23.04.2010 Le premier groupe espagnol de médias Prisa, qui ploie sous une dette de près de 5 milliards d'euros, a déclaré vendredi avoir signé un accord de refinancement pour un crédit-pont de 1,9 milliard d'euros, repoussant les échéances à mai 2013.
"Prisa a signé avec toutes ses banques créancières un accord de refinancement de sa dette financière (...) qui repousse le délai d'expiration à mai 2013", selon un communiqué.
Prisa avait trouvé un accord de principe en février. La signature effective était nécessaire pour achever d'incorporer au capital du groupe son nouveau partenaire, l'américain Liberty Acquisition, qui prendra la majorité du capital.
Prisa avait souscrit ce prêt de 1,9 milliard d'euros pour financer son OPA sur sa filiale de télévision Sogecable.
D'une durée initiale de six mois, le crédit a déjà été rallongé.
L'OPA sur Sogecable en 2008, ainsi que celle lancée sur le groupe portugais Media Capital en 2006 et 2007 ont plombé les comptes du groupe, faisant exploser sa dette et le plaçant dans une situation difficile du fait des charges financières.
Prisa, qui édite notamment le quotidien El Pais et possède de nombreux médias en Amérique latine (ainsi qu'une part du journal français Le Monde), a enregistré en 2009 bénéfice en baisse de près de 40% à 50,48 millions d'euros.
Le groupe est plombé par ses pertes financières et par une baisse de 15,8% de ses recettes de publicité, provoquée par la récession qui frappe l'Espagne.
Pour faire face à ses dettes, Prisa a multiplié les cessions d'actifs, avant de se résoudre à accueillir Liberty Acquisition. Au terme de cette opération, la famille fondatrice, les Polanco, verra sa part réduite de 70% à environ 30%, tandis que le fonds américains aura plus de 50%.
Prisa va procéder à deux augmentations de capital pour arriver à ce résultat.
A la Bourse de Madrid, l'action Prisa, qui ne fait pas partie de l'indice Ibex-35 des valeurs vedettes, progressait de 6,42% à 3,48 euros dans un marché en hausse de 0,73% à 15H56 (13H56 GMT).
AFP