Ingrid Betancourt va retrouver ses enfants à Bogota
INTERNATIONAL jeu 3 juil
C’est un moment tant espéré. Au lendemain de sa spectaculaire libération par les militaires colombiens, Ingrid Betancourt va retrouver ses enfants ce jeudi à Bogota. Un épilogue heureux après six ans passés aux mains de la guérilla marxiste des Farc. Des retrouvailles sur le sol colombien avant de revenir en France demain après-midi.
"Elle va retrouver ses enfants. On imagine l'émotion de cette rencontre, et puis elle repartira très vite et demain en milieu d'après-midi, elle sera parmi nous", a déclaré Claude Guéant, bras droit du président Nicolas Sarkozy. "Ensuite, c'est à elle de décider" de son programme, a-t-il poursuivi.
Un avion transportant le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, ainsi que les enfants d'Ingrid, Mélanie et Lorenzo Delloye, et sa soeur Astrid, est parti cette nuit de Paris. Il est attendu à Bogota à partir de 13h.
"Merci de ne m'avoir jamais laissée tomber": les premiers mots émouvants d'Ingrid
La Franco-Colombienne a exprimé sa volonté de venir rapidement en France et l'appareil va donc la ramener. "Je vais très vite être avec vous, je rêve d'être en France", a-t-elle dit dans sa première déclaration.
"Merci à tous"
Après des années d'enfer dans la jungle, la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, trois Américains et onze otages colombiens des Farc (guérilla marxiste), ont été libérés mercredi grâce à une opération d'infiltration de l'armée colombienne. Une libération rocambolesque.
Les ex-otages sont arrivés à l'aéroport militaire de Bogota mercredi soir. Marc Gonsalves, Thomas Howes et Keith Stansell, les trois Américains, sont déjà arrivés aux Etats-Unis pour retrouver leurs proches.
Souriante et vêtue d'un treillis militaire, ses longs cheveux noués sur la nuque, Ingrid Betancourt est descendue la première de l'avion qui l'a amenée à Bogota et s'est jetée dans les bras de sa mère, Yolanda Pulecio, puis dans ceux de son mari, Juan Carlos Lecompte.
Ingrid descend de l'avion et embrasse sa mère: les images
"Je veux d'abord rendre grâce à Dieu et aux soldats de Colombie", a déclaré mercredi à la radio privée Caracol Ingrid Betancourt, quelques heures après sa libération par l'armée.
"Je remercie le président (Alvaro) Uribe d'avoir pris ce risque, je sais que cela a dû être un moment très difficile parce que l'opération était très risquée mais elle s'est déroulée de manière impeccable". "L'opération a été absolument impeccable", a ajouté Ingrid Betancourt. "Je crois (que ces libérations) sont un signal de paix pour la Colombie."
Dans une émouvante déclaration en français, elle a également remercié le président Nicolas Sarkozy, son prédécesseur Jacques Chirac et son "ami" l'ancien premier ministre Dominique de Villepin.
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Ingrid Betancourt, 46 ans, ex-candidate écologiste à la présidence de la Colombie, était retenue par la guérilla marxiste depuis plus de six ans. D'après les premières informations reçues, son état de santé est bon.
Une libération rocambolesque
Le ministre colombien de la Défense, Juan Manuel Santos, était présent sur l'aéroport, a souligné que cette "opération était digne d'un film".
Puis le commandant des forces militaires Fredy Padilla a dans un discours public rendu hommage à l'armée, précisant qu'au cours de cette opération de libération "il n'y a pas eu un seul tir, pas un seul blessé".
> Pas de blessés durant l'opération
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"Les otages ont été libérés lors d'une opération de l'armée au cours de laquelle il a été possible d'infiltrer le premier cercle des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), celui qui a surveillé pendant les dernières années un important groupe d'otages", a expliqué M. Santos.
Comme les otages séquestrés étaient divisés en trois groupes, l'armée, invoquant grâce à ses agents infiltrés parmi les geôliers guérilleros un faux ordre d'Alfonso Cano, le nouveau chef des Farc, a obtenu que les otages soient regroupés "soi-disant toujours sur ordre de Cano" par leurs gardiens dans un lieu du sud du pays, selon le ministre.
"Puis un hélicoptère qui, en réalité, appartenait à l'armée nationale et avait à son bord des membres des services secrets, a libéré les otages dans le lieu de regroupement", a précisé M. Santos. "César", le chef des geôliers rebelles, et ses guérilleros ont été immédiatement "neutralisés et les otages sont actuellement libres", a poursuivi M. Santos.
"Une joie indescriptible" pour sa famille
Parmi les premières réactions des familles, Lorenzo Delloye, le fils d'Ingrid Betancourt s'est exclamé en apprenant à Paris la nouvelle: "C'est une immense joie, une joie indescriptible. je n'arrive pas à y croire".
Discours émouvants de Sarkozy et de la famille d'Ingrid
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"J'attends d'avoir ma mère au téléphone. Je n'arrive pas y croire", a-t-il poursuivi, affirmant attendre d'être "certain que c'est vrai".
En France, où le président Nicolas Sarkozy avait fait de la libération d'Ingrid Betancourt une cause nationale, la presse "soulagée" se réjouissait ce jeudi, voyant dans ce dénouement un succès personnel du président Uribe tout en saluant les efforts déployés par Nicolas Sarkozy.
L'ensemble des dirigeants étrangers a exprimé son soulagement, à commencer par le président américain George W. Bush qui a félicité Alvaro Uribe.
Les otages américains au Texas
Les trois Américains libérés, Marc Gonsalves, Thomas Howes et Keith Stansell, sont eux arrivés dans la nuit à San Antonio, au Texas (sud des Etats-Unis), avant d'être transportés vers un centre médical de l'armée.Ils avaient été capturés en 2003 par les Farc lorsque leur avion s'était écrasé au cours d'une mission anti-drogue ordonnée par les Etats-Unis.