Une filiale de Nortel liquidée en France, 480 emplois supprimés28.05.2009 La justice a prononcé jeudi la liquidation d'une filiale française de l'équipementier Nortel, entraînant ainsi la suppression de 480 emplois, une décision qui intervient alors que le groupe canadien tente une ultime restructuration pour éviter la faillite.
Le tribunal de commerce de Versailles, qui a fixé "la date de cessation des paiements au 14 janvier 2009", a autorisé "le maintien de l'exploitation" pour une durée de "trois mois" à compter de jeudi.
Sur les 700 salariés de la filiale de recherche et de développement Nortel Networks SA (NNSA) à Châteaufort (Yvelines), "480 personnes feront malheureusement l'objet d'un plan de sauvegarde de l'emploi", a déclaré à l'AFP le président de Nortel France, Michel Clément.
Le tribunal a nommé un administrateur judiciaire, qui, selon Nortel, "étudiera en priorité la meilleure façon de restructurer rapidement la société et ses activités afin de rétablir un équilibre financier positif".
En grande difficulté, l'équipementier en télécommunications Nortel s'est placé mi-janvier sous la protection des tribunaux contre ses créanciers au Canada et aux Etats-Unis, dans une ultime tentative de restructuration.
Nortel, qui compte 26.000 salariés dans le monde, a annoncé le 25 février 3.200 suppressions d'emplois, s'ajoutant aux 1.800 réductions de postes restant à finaliser aux termes des plans déjà annoncés.
Pour les principales filiales en Europe, la procédure a été regroupée à Londres et la liquidation prononcée en France est une "procédure secondaire" s'inscrivant dans ce cadre, a précisé M. Clément.
Le comité d'entreprise de NNSA a accusé lundi le groupe canadien d'être responsable de la liquidation, en "refusant" de "financer" la filiale française, à qui la société-mère a pourtant prélevé "au cours des dernières années, 300 millions d'euros de trésorerie", selon elle.
De son côté, la CFTC s'est inquiétée de la procédure employée -- une "liquidation totale avec continuité partielle d?activité en vue de cession", qui paraît "être une première en France" et permet d'après elle "de licencier à moindre coût et dans des délais très courts les salariés, tout en préservant ses engagements clients".
M. Clément a souligné qu'outre les difficultés financières, la restructuration se justifiait par le "fort ralentissement" de son marché GSM (téléphonie mobile) et GSMR (communication mobile pour les chemins de fer).
"Les réseaux sont déployés. Nos clients espèrent de notre part un support, une continuité d'assistance, mais plus de développement majeur", a-t-il dit.
Il a précisé que le groupe allait "recherche(r) au niveau mondial des repreneurs de l'activité globale, dont la partie française".
Le tribunal de Versailles a indiqué que les repreneurs potentiels pouvaient déposer leurs dossiers jusqu'au 19 août, la prochaine audience étant prévue le 20.
L'autre filiale de Nortel en France, Nortel Networks France, qui emploie à Châteaufort 130 salariés chargés de la commercialisation d'une partie des technologies, n'est pas concernée par la procédure judiciaire française.
Ancienne plus grande société au Canada, Nortel a connu une descente aux enfers avec l'éclatement en Bourse de la bulle technologique en 2001.
Victime d'un scandale comptable interne, qui l'a longtemps détourné de ses objectifs stratégiques, il a vu ses ventes et résultats s'effondrer, une situation que la crise actuelle n'a fait qu'aggraver.
AFP
Source : Infor-Mania