Au Pakistan, l'armée annonce la défaite imminente des talibans
Plus d'un mois après le début de l'offensive militaire, le Pakistan assure pouvoir mettre un terme au règne des talibans dans le nord-ouest du pays. Les militaires affirment qu'ils seront en mesure de venir à bout des talibans "d'ici deux à trois jours", selon un responsable du ministère de la défense pakistanais, Syed Athar Ali. "Les opérations à Swat, Buner et dans les zones voisines sont presque totalement achevées. Il ne reste que 5 à 10 % du travail à terminer, a-t-il également assuré. Ils sont au bord de la reddition".

Samedi, les forces armées avaient annoncé la prise de Mingora, plus grande ville de la vallée de Swat et ancien fief des talibans pakistanais. Si Mingora a été sécurisée, selon l'armée, les combats se poursuivent dans le district montagneux de Swat, a concédé le général Athar Abbas, porte-parole de l'armée. "Nous rencontrons quelques résistances dans la périphérie", reconnaît-il.

CRAINTES D'UNE VAGUE D'ATTENTATS

Cependant, le couvre-feu en vigueur à Miingora a été levé temporairement, dimanche, pour permettre aux civils de se déplacer. La ville comptait environ 300 000 habitants jusqu'au début de l'offensive militaire. Auparavant, les insurgés islamistes avaient quitté leur bastion de Swat pour prendre le contrôle de la vallée de Buner, située à une centaine de kilomètres à peine de la capitale Islamabad.

Maintenant que l'armée pakistanaise est proche de son objectif, à savoir "nettoyer" la vallée de Swat des talibans pakistanais, la crainte des autorités est de voir se multiplier les attentats suicides dans la région. Jeudi, les islamistes avaient promis d'intensifier la vague sans précédent d'attentats qui a fait plus de 1 900 morts dans le pays en près de deux ans.

Selon l'armée, plus de 1 200 insurgés ont été tués et 42 capturés depuis le début des combats, contre 90 soldats tués et 60 blessés. Elle n'évoque jamais de pertes civiles, se contentant de dire qu'elle fait tout pour les minimiser, mais qu'elles sont parfois "inévitables". L'offensive militaire s'est accompagnée d'une crise humanitaire majeure, près de 2,4 millions de personnes ayant déjà fui les zones de combats depuis le 2 mai, selon l'ONU.

Source : LeMonde.fr